La taille radicale, drastique ou sévère a des conséquences dramatiques et irréversibles pour l'arbre et les hommes.
On peut parler d'amputations d'organes essentiels pour l'arbre. En effet, tout au long de leur vie, les végétaux supérieurs construisent une structure vivante leur permettant d'exploiter l'espace alentour et d'étaler leur feuillage dans le but de transformer - à l'aide de l'énergie lumineuse - les éléments minéraux puisés dans le sol et l'air en sucres indispensables à l'entretien de leurs tissus et leur croissance. La suppression brutale du houppier est un véritable cataclysme pour l'arbre. Ci celui-ci n'en meurt pas dans un court laps de temps, il va émettre ce que l'on appelle des "rejets traumatiques" qui sont une réaction anarchique d'urgence de l'arbre face à la nécessité de reconstruire très rapidement un houppier pour de nouveau faire des feuilles et produire des sucres.
En aucun cas cette intervention ne rajeunit l'arbre, au contraire, elle va considérablement vieillir physiologiquement l'individu en l'amenant directement au stade physiologique n°9 (sur une échelle de 10) ! Les rejets traumatiques sont souvent très vigoureux et donne la fausse impression que l'arbre est rajeunit. Il est fréquent que l'arbre reconstitue son volume d'origine en seulement 5 ans rendant l'objectif de départ de raccourcissement inefficace. Surtout, les rejets traumatiques sont bien moins solides que le houppier d'origine : ils sont beaucoup moins bien ancrés que les branches initialement construites par l'arbre, sont surabondants et une sélection va se produire, conduisant les rejets les plus faibles à sécher et à tomber, entraînant des risques importants pour les personnes et les biens. Les rejets restants vont prendre de la hauteur ou du déport et sont plus sensibles à la casse par grand vent, orage, neige ou simplement sous leur propre poids. De plus, les grandes plaies de tailles laissées par une intervention radicale ne se refermeront jamais et laisseront la porte ouverte à toute sorte d'organismes pathogènes et parasites qui affaibliront les zones d'ancrages des rejets (déjà fragiles) et infesteront l'arbre jusqu'aux racines pour finalement le tuer ou l'affaiblir à tel point que son ancrage au sol ne le tienne plus et qu'il finisse par s'écrouler. Si l'arbre ne succombe pas à très court terme aux effets de la taille radicale, il faudra soit l'abattre si sont état sanitaire est trop catastrophique, soit opérer de lourdes (et coûteuses) interventions de tailles de restructurations ou de remise en taille courte pour palier aux risques précités. En conclusion, la demande hélas trop fréquente des propriétaires d'arbres de "tailler court pour être tranquille un moment ou pour se sentir en sécurité" produit les conséquences inverses : il faut ré-intervenir rapidement et l'arbre est potentiellement bien plus fragile et dangereux qu'auparavant.
Notons aussi que lorsqu'une taille radicale est pratiquée, une quantité de racines équivalentes à tout le volume végétatif supprimé est naturellement abandonné par l'arbre, amoindrissant de façon considérable l'ancrage au sol du sujet mal taillé ainsi que sa capacité à s'alimenter dans le sol.
Reconnaître un professionnel incompétent :
Les interventions radicales sur les arbres sont la conséquence d'un grand manque de compétence par les "pseudo-professionnels" qui la pratique. En effet, le métier d'arboriste-grimpeur requiert d'excellentes connaissances en matière de biologie et physiologie de l'arbre ainsi qu'en techniques de taille. Il nécessite aussi une parfaite maîtrise des techniques de grimper et déplacement sur cordes qui demandent un long apprentissage pour être capable d'accéder dans tout l'arbre en bouts de branches.
Au contraire, les faux professionnels de l'élagage ne savent pas quoi faire dans un arbre et vous proposerons souvent des opérations d'étêtage et de réduction importante de volume. Leur manque de maîtrise technique les amènent à l'emploi fréquents de nacelles qui sont des engins lourds induisant un tassement du sol (très néfaste à l’arbre) et l'impossibilité d'accéder à toute les parties de l'arbre. Les faux professionnels travaillant sur cordes n'ont pas les capacités techniques et/ou physique de se déplacer jusqu'en bout de branche et coupent donc là où ils peuvent (sur des grosses sections faciles d'accès) et non pas là où il faut. La qualité des angles de coupes (facteur déterminant pour une cicatrisation correcte des plaies de tailles) est toujours lamentable. Enfin, leurs tarifs sont souvent élevés contrairement aux allégations qu'on peut parfois voir sur leur publicité : "prix imbattables" ou "tarif défiant toute concurrence".
Fuyez ce genre d'intervenant ! Pour vous c'est double peine : opération coûteuse et qualité déplorable engendrant rapidement d'autres travaux importants ou entraînant le dépérissement de l'arbre. Exigez de véritables arboristes-grimpeurs : titulaire du Certificat de Spécialisation Taille et Soins aux Arbres (CS TSA) qui est un diplôme d'état attribué par le ministère de l'agriculture ou ayant au moins une attestation de suivi complet de formation en bon et du forme.
Pour le bien des arbres, des hommes et de leurs biens, l'entreprise Pierre l'élagueur de Bourgogne ne pratique pas de taille radicale, drastique et sévère. Il existe d'autres solutions pour adapter l'arbre à son environnement. Consultez moi, je vous apporterai des alternatives durables et efficaces. Si vous souhaitez un travail de qualité, Pierre l'élagueur de Bourgogne est à votre écoute.
Pierre Catrisse est membre personnel de la Société Française d'Arboriculture depuis 2019
Attention toutefois à ne pas confondre taille radicale et arbres avec un ports architecturés (comme sur la photo ci-contre qui illustre un arbre taillé en "têtes de chats"). En effet, les arbres taillé en têtards, émondes, têtes de chats, tonnelles, rideaux, palissages ou tailles courtes sur prolongements sont des modes de gestions de l'arbre tout à fait homologués dans les bonnes pratiques de l'élagage à conditions que les arbres aient étés formés jeunes et que leur taille d'entretien soit réalisée très régulièrement (au maximum tous les 3 ans).
Opération de taille d'entretien sur des arbres aux ports architecturés.
Double alignement de tilleuls aux ports architecturés sur têtes de chats constituant l'allée d'honneur d'une maison de maître.